« Non Maiffa, on ne le prendra pas dans notre équipe, c’est pas possible.
-Rohh, aller Jane, laisse le venir, il est marrant, il peut faire le comic relief. Hein Vin ?
-Je s’appelle Vin Sans Plomb.
-Mais il ne sait même pas parler, tu veux qu’il fasse quoi ?
-Ben comme dans le film qu’on vient de voir.
-Je s’appelle Vin Sans Plomb.
-Exactement !
-Bon, écoute fais ta critique, et moi je raccompagne monsieur dans son centre spécialisé d’où tu l’as sortie sans raison. »
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Ah, Marvel. Tu comptes bien nous flooder pour les dix prochaines années n’est-ce pas ? Non, non, ne me mens pas, on sait tous que tu comptes faire environ 3 à 5 films par ans jusqu’en 2025. Non mais tu vois, ça ne me pose aucun problème que tu nous balance tout ça si c’est de la même trempe que Les Gardiens de la Galaxie. C’est fou d’ailleurs comme tu as décidé de te lâcher et j’ai juste envie de dire ‘’Enfin’’. Parce que bon, dernièrement, et ça se voit avec X-men, tu semblais un peu paumé entre te prendre au sérieux ou partir dans ton délire. Et au cinéma, ce n’est pas comme un comics tu vois. Tu peux faire un numéro sérieux une semaine et la semaine suivante faire du gros drama. Mais dans un film, c’est plus difficile, il faut bien doser et si jamais tu as beaucoup d’humour dans un film, il faut que les scènes dramatiques aient d’autant plus d’impact et qu’on ait une véritable empathie pour les personnages.
C’est pour ça que chez DC, on a décidé d’être hyper sérieux et de lever un maximum le pied sur l’humour pour le cinéma. Et vu que leur quatre dernier films qui met beaucoup plus l’accent sur le message que le divertissement pur et dur, tu as un sérieux concurrent alors que toi, depuis ton avalanche de film début années 2000, c’est à peine si on ne te regarde pas comme un gros looser pouvant avoir des coups de génies de temps à autre. Je vais même te dire, à balancer 3 à 5 films par an, s’ils ne sont pas aussi bon que les Gardiens de la Galaxie, tu vas tout perdre un peu comme Square Soft avec son film Final Fantasy et tu te fera racheter comme un gros naze.
Car tu vois Marvel, si moi j’aime bien le fait que certains de tes films sont reliés entre eux dans le même univers (ce qui est fort logique d’un certains point de vue), y’en a beaucoup qui considère qu’il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes ensemble. Je veux bien suivre une histoire à peu près globale, j’adore ça même, sinon je n’aurai pas abandonné les comics en version FR faute de pouvoir le faire dans cette version. Mais assez parlé de toi, que dire des Gardiens ?
Le film démarre tout de même assez mal avec une scène d’enlèvement pas trop crédible, il faut dire qu’avant cette scène, on avait de l’exposition bien dramatique avec un petit garçon qui perd sa maman à cause du cancer, le gamin se ru dehors et la, bien en face de l’hôpital, un vaisseau alien l’enlève. Non personne ne se rend compte qu’un immense bazar se trouve à seulement cinq mètres du sol et enlève un enfant qui hurle à dix mètres d’un hôpital.
Mais comme le montrera la scène suivante, le film se prend assez peu au sérieux même s’il met inévitablement des scènes vraiment dramatiques qui fonctionnent très bien. Cela est rendu possible par le fait que les personnages aient été bien adaptés au format cinématographique et qu’ils aient une véritable personnalité imperméable aux codes d’Hollywood. Oui, Gamora et StarLord vont avoir une idylle sentimentale, mais non, ils n’échangeront pas leurs fluides buccaux. La majorité des films imposeront toujours à ses personnages d’aller au bout des choses et de se faire des bisous parce que… voilà. Il le faut, donc ils vont se baisouiller et c’est tout. Le film se moque d’ailleurs assez régulièrement de certains des codes du genre. C’est par exemple le cas de la scène de la Grande Résolution. Mais si, vous savez, quand une équipe, après un discours cucul se lève pour dire « Je serai avec toi copain ! ». Et bien là, ils le font aussi, mais y’en a un qui dira « Et maintenant qu’on est tous levé là, comme ça de manière symbolique, on a l’air bien con ». Ou bien la scène où les héros, tous ensemble, se regroupe pour marcher en ligne au ralenti pour se donner l’air cool, si vous regardez Gamora à cet instant vous la verrez bailler comme par possible. Bien entendu, dans un moment aussi important, on pourrait se demander pourquoi elle baillait, mais c’est bien entendu le réalisateur qui nous fait un petit clin d’œil. Il veut nous faire comprendre tout du long que ce film, il ne se prendra pas au sérieux… parce que c’est un film de super-héros fun dans l’espace.
Et si on s’intéresse à ces héros, on se rend compte qu’outre le fait que ce soit tous des criminels au grand cœur, on s’attache beaucoup à eux même si l’accent est mis sur Starlord bien entendu. J’adore le charme qu’ils ont donné à ce personnage, son côté grande canaille avec un grand cœur, comme tous les héros qui l’ont bercé dans son enfance terrestre des années 80. Vous savez, l’époque où une grande canaille n’avait pas besoin d’un gros passé sombre et torturé pour faire le bien avec toute la ruse du goupil. Oui, toi là au fond, il se peut que tu aies pensé à Han Solo et tu gagnes un cookie. Les autres sont tout aussi attachant, en particulier Rocket avec sa grande gueule et sa faculté de bricoler tout et n’importe quoi. J’avais peu d’espoir pour Groot, un personnage qui ne savait visiblement pas s’exprimer. Il est difficile d’avoir de l’empathie pour un personnage pareil, mais le film y parvient très bien et ce gros Ent débile a bien failli me faire pleurer.
Là où le film pèche… c’est que parfois, avec son manque de sérieux, il manque parfois aussi de crédibilité, comme le fait qu’il n’y ai qu’un seul mirador dans une prison haute sécurité, qu’un vaisseau enlève un enfant sur Terre sans que personne ne se rende compte, et bien entendu, il y a l’affrontement final…
- Spoiler:
Alors que Starlord choppe une pierre dégageant une immense énergie qui va certainement le détruire, Gamora hurle de lui donner la main… Ce qui provoque chez lui un flashback psychédélique où sa mère lui avait fait la même demande quelques instants avant sa mort. Alors que les deux personnages se donnent la main pour diluer le pouvoir destructeur de la pierre, tous les autres membres de l’équipe commence à se rapprocher dans une situation certes, très forte en émotion, mais qui fait surtout très manga. Le fait qu’il n’y a plus qu’eux et le méchant et la couleur de la pierre à l’écran, le fait qu’ils semblent tous galérer pour se soutenir et se rassembler pour diluer l’énergie entre eux. Tout ça pour que Starlord balance une boule de feu violette au bigbad qui en mourra. A ce moment-là, le film s’assume avant tout comme un film de comics, mais en prenant un certain recul, c’est juste hilarant. On dirait qu’on en revient à DBZ avec San Goku qui demande à tous ses amis de lui donner leur force afin qu’il puisse vaincre.
Mais l’esthétique, les personnages, les scènes d’actions sont tellement bien fichu que l’on oublie vite ces quelques défaut et le film nous donne ce qu’il nous a promis : du grand divertissement, très amusant, très fun et en bonus, des scènes parfois très fortes et qui ont de l’impact. Un film fait par quelqu’un qui a conscience de ce qu’il fait et qui j’espère, sera engagé plus souvent par Marvel pour ses films à venir. Je suis juste inquiète de la scène post-générique où on voit visiblement Howard The Duck.